La Gare

Chemins de fer de Provence : la gare de Barrême

La Gare de BARRÊME, (PK 118+700), station qui ouvre ses portes le 15 mai 1892, bâtiment de 3ème classe avec halle accolée et trois voies avec tiroir côté Nice.
En Avril 1980, la salle d’attente sert de lieu d’exposition à la réserve naturelle géologique de Haute Provence. On y découvre une multitude de fossiles, véritable richesse et fierté de la région.

 

Un peu d’histoire

C’est en 1861, que l’inventeur du moteur à quatre temps, l’ingénieur dignois, Alphonse Beau de Rochas, imagina de relier Nice, à Grenoble en passant par la Vallée du Var, Digne-les-Bains et Gap. Mais ce n’est qu’en 1882 que l’autorité militaire donne son aval au projet qui peut voir le jour. Pour s’adapter au relief escarpé, les ingénieurs adoptent un système à voie métrique. Un écartement d’un mètre au lieu du mètre quarante utilisé classiquement, permet des courbes plus serrées (100 mètres au lieu de 300 mètres) et d’abaisser les coûts de construction. Il faudra attendre le 14 août 1891 pour qu’un premier tronçon de voie ferrée soit ouvert entre Digne-les-Bains et Mézel. L’année suivante le tronçon Nice-Puget-Théniers est inauguré. La ligne de chemin de fer arrivera enfin à Nice en 1911 et sera inaugurée le 3 juillet.

Une construction difficile qui exige des prodiges d’ingéniosité et de courage. Ses travaux mobilisèrent en 1902, plus de quatre cents ouvriers durant près de deux ans. Ils durent affronter éboulis, crues, affaissements de terrain . Au total, ce ne sont pas moins de vingt-cinq tunnels, seize viaducs et quinze ponts métalliques que la ligne emprunte sur cent cinquante kilomètres.

 

Trait d’union entre la Méditerranée et les Alpes, et indissociable de la croissance économique et touristique de la région, le train doit son existence actuelle à la mobilisation des élus locaux et des habitants des vallées qu’il dessert.

La Ligne des Alpes Nice-Digne (1883-xx)  (150 km)
Cette ligne, construite en quatre étapes (Digne-St-André, Nice-Puget, Puget-Annot et Annot-St-André), fut ouverte à l’exploitation par sections successives à partir du 14 août 1891 du côté Digne (Digne-Mézel) et du 7 juin 1892 du côté Nice (Nice-La Tinée). La ligne ne sera exploitée dans son intégralité qu’à partir du 3 juillet 1911.

La légende du Train des Pignes

La distillerie de Barrême est une usine atypique par sa taille et son fonctionnement. Si la lavande a joué un rôle essentiel dans la première moitié du XXe siècle pour l’actuel Pays, les solutions apportées pour sa distillation sont restées, le plus souvent, sommaires. La distillerie de Barrême est un exemple unique d’implantation d’une véritable usine consacrée à la distillation de lavande.

Construits en 1905, les bâtiments initiaux sont particulièrement bien conservés. L’ensemble est constitué de l’usine (aujourd’hui une salle polyvalente), de la grande chaufferie (futur espace muséographique) dotée de sa cheminée et de l’ancienne résidence du Directeur, aujourd’hui une maison d’habitation. Lors d’un entretien visant à la collecte de mémoire, en 2012, deux anciens employés de la distillerie Mane de Barrême à des époques différentes : 1958 et 1970. Se souviennent : Bernard, étudiant à l’époque, se souvient de ses embauches estivales pour le chargement de la lavande dans le pays avant que la distillation ne commence.

Il décrit des journées de 16 heures, le collectage de la lavande et le dressage des tiges en « andins » dans la cour de la distillerie. André, lui, explique les différents postes à la distillerie, la chaîne de fonctionnement et les équipements de la distillerie (alambics, chaudière au bois ou au mazout, palan). Il se souvient de son travail dans une autre distillerie de Barrême qui fabriquait de la « concrète » à base de fleur de lavande et d’éther. Reviennent à sa mémoire également les entreprises Mane, Chery, Cavalier, Silvy et Selin, les cinq distilleries, et des différentes tâches autour de l’exploitation de la lavande (coupe, binage, distillation) rémunéré à la tâche, du droits de bans pour peler sur le terrain domanial (Eaux et forêts), comme du rôle des courtiers autour de Barrême. Ce n’est donc pas d’aujourd’hui que la ville de Barrême sent bon le sud, et la lavande. Et la municipalité compte bien utiliser son histoire autour de cette plante provençale.

Le projet de Musée de la Lavande est en passe de devenir un chantier. Et les premières pierres pourraient être posées d’ici peu. Pour le maire Jean-Louis Chabaud, c’est tout le passé de la ville qui doit être mis en exergue. « Dans ce musée, on va retrouver la petite industrie qu’il y avait à Barrême autour de la lavande. Au début du 20e siècle, il y avait cinq distilleries de grande importance.

Aujourd’hui, il ne reste que celle où le musée va être réalisé. L’objectif, sera aussi d’expliquer la place sociologique de la lavande dans le canton de Barrême ». L’association les alambics ne pouvait pas y rester insensible, elle dont le but est de faire revivre le patrimoine de Barrême et développer ses atouts. Ces volontaires mettent un point d’honneur à récolter la lavande à l’ancienne, récolte se faisant en fonction de l’avancement de sa floraison, allant la chercher là où en subsistent encore quelques plans, pelant les pieds de lavande vers La Melle, Tartonne… là où cette plante sauvage y a toujours poussé naturellement afin de vendre l’essence récoltée au profit du Patrimoine Communal en vue de la réhabilitation de l’ancienne distillerie en musée.

Les recettes ainsi réalisées étant entièrement versées à l’Association du Patrimoine qui elle-même les reverse à la Commune pour le programme des travaux de réhabilitation. Le week-end dernier, la fumée s’est échappée de la grande cheminée de la distillerie, Les membres de l’association distillant les quelques 800 kg de lavande pour en tirer les 7 à 8 litres d’essence, que l’on retrouvera sur leur stand lors de la fête de la lavande 2015.

Visite au musée de la distillerie

 

8 Juillet 2015
Le musée de la distillerie est ouvert

Pour certains, le nom de Train des Pignes viendrait de la suie qui recouvrait les locomotives et les faisaient ressembler au fond des marmites niçoises, les pignates. Pour d’autres, il viendrait des pignes que les citadins ramenaient en ville le dimanche. Pour d’autres encore, la vitesse du train était si faible qu’elle permettait aux voyageurs de descendre sur les bas-côtés pour ramasser des pignes. Enfin, certains disent que ce nom viendrait d’un miracle d’une nuit de Noël où une garde-barrière restée seule avec son enfant malade s’était trouvée à court de bois de chauffage. 

L’équipe de cheminots d’un train de nuit fit halte pour lui offrir du charbon. Lorsque la locomotive vint elle-même à manquer de combustible, les pommes de pins des arbres bordant la voie tombèrent directement dans le tender de la machine qui put ainsi continuer son cheminement.

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